« Peut-être que vous entendez mon accent ? C’est parce que je suis venue du bled en fait [rires] ! Je suis venue en France à l’âge de 12 ans depuis l’Algérie. Du coup, j’ai un peu de lacunes, et je suis dyslexique aussi. J’ose pas trop aller vers les autres. J’ai beaucoup de mal à parler en public. J’ai peur de mal parler, de mal prononcer les mots. Et j’emploie pas des grands mots, le vrai français quoi. Je trouve que je suis pas très cultivée. Ça me pèse, ça me freine. Mes responsables des fois elles viennent discuter avec moi, et bah ça me bloque. Je me dis que c’est pas la peine parce que je vais pas savoir parler bien devant elles.
J’ai arrêté l’école à 16 ans pour travailler au McDo. Envie d’avoir mon indépendance, de gagner plus d’argent pour faire mes projets, passer mon permis, avoir mon appartement. Mais aujourd’hui, le plus difficile c’est que j’ai pas de diplôme. Quand on me dit « qu’est-ce que tu fais dans la vie ? », ça me complexe un peu de dire que je travaille au McDo, ou que j’ai même pas mon bac. J’aimerais changer, mais je reste trop sur mes acquis. Parce que je suis une fainéante moi [rires] ! Surtout que j’ai 30 ans, je suis célibataire et j’ai pas d’argent de côté. Je suis bien seule, honnêtement j’ai pas besoin d’homme, mais j’aimerais bien avoir ma petite famille. Peut-être que je vais trouver un Suisse riche hein [rires] ! Mais je veux toujours travailler, rien devoir à personne. C’est important d’avoir son indépendance. Je sais pas si mon mari demain il va mourir, divorcer ou s’il va me quitter pour une p’tite minette [rires] !
Faut vraiment que je me bouge. Je vais le faire ! Et c’est pour ça que je suis venue en Suisse, parce que je gagne plus, et après j’ai plus de facilité pour avoir des crédits, pour mettre de l’argent de côté et pour faire une formation. Mais tu sais qu’en plus je vais avoir un entretien là, le jeudi 25 février, dans une entreprise très intéressante qui fabrique du matériel médical pour le cœur, des pacemakers. Je vais quitter McDo peut-être… J’espère que ça va aboutir ! J’appréhendais un peu l’entretien, mais là du coup je me suis entrainée à parler ! Ça m’a grave servi [rires] ! »
(Plage des Eaux-Vives)
Partagez sur :
« Peut-être que vous entendez mon accent ? C’est parce que je suis venue du bled en fait [rires] ! Je suis venue en France à l’âge de 12 ans depuis l’Algérie. Du coup, j’ai un peu de lacunes, et je suis dyslexique aussi. J’ose pas trop aller vers les autres. J’ai beaucoup de mal à parler en public. J’ai peur de mal parler, de mal prononcer les mots. Et j’emploie pas des grands mots, le vrai français quoi. Je trouve que je suis pas très cultivée. Ça me pèse, ça me freine. Mes responsables des fois elles viennent discuter avec moi, et bah ça me bloque. Je me dis que c’est pas la peine parce que je vais pas savoir parler bien devant elles.
J’ai arrêté l’école à 16 ans pour travailler au McDo. Envie d’avoir mon indépendance, de gagner plus d’argent pour faire mes projets, passer mon permis, avoir mon appartement. Mais aujourd’hui, le plus difficile c’est que j’ai pas de diplôme. Quand on me dit « qu’est-ce que tu fais dans la vie ? », ça me complexe un peu de dire que je travaille au McDo, ou que j’ai même pas mon bac. J’aimerais changer, mais je reste trop sur mes acquis. Parce que je suis une fainéante moi [rires] ! Surtout que j’ai 30 ans, je suis célibataire et j’ai pas d’argent de côté. Je suis bien seule, honnêtement j’ai pas besoin d’homme, mais j’aimerais bien avoir ma petite famille. Peut-être que je vais trouver un Suisse riche hein [rires] ! Mais je veux toujours travailler, rien devoir à personne. C’est important d’avoir son indépendance. Je sais pas si mon mari demain il va mourir, divorcer ou s’il va me quitter pour une p’tite minette [rires] !
Faut vraiment que je me bouge. Je vais le faire ! Et c’est pour ça que je suis venue en Suisse, parce que je gagne plus, et après j’ai plus de facilité pour avoir des crédits, pour mettre de l’argent de côté et pour faire une formation. Mais tu sais qu’en plus je vais avoir un entretien là, le jeudi 25 février, dans une entreprise très intéressante qui fabrique du matériel médical pour le cœur, des pacemakers. Je vais quitter McDo peut-être… J’espère que ça va aboutir ! J’appréhendais un peu l’entretien, mais là du coup je me suis entrainée à parler ! Ça m’a grave servi [rires] ! »
(Plage des Eaux-Vives)