« Je me réveillais tous les matins avec une boule au ventre. J’avais tellement peur que j’étais physiquement malade. Soit je vomissais directement et je restais cloitrée à la maison, soit j’arrivais à trainer ça jusqu’à l’école. Souvent, je m’arrêtais devant le portail sans pouvoir bouger pendant quelques minutes. Et avec ça j’avais des crises de panique, l’impression de plus pouvoir respirer. Parfois je tremblais tellement que je tombais. Le vase était rempli H24, une goutte de stress et ça explosait.
À l’école, certains étaient très focus sur moi. Ils aimaient me faire du mal, me pousser contre les casiers. Ou du cyberharcèlement, des menaces de morts, des « va te suicider » etc. Comme j’ai pas une taille de mannequin, je pense que ça n’a pas dû aider… L’école était totalement aveugle. J’ai essayé d’en parler à un prof mais il me disait que j’exagérais. Le plus difficile c’était le manque de confiance de mes amis. Ils disaient aussi que j’exagérais, et j’ai fini par les croire et normaliser le harcèlement.
Avec mes parents c’était aussi compliqué. Pour eux, ce qui n’est pas parfait, n’est pas assez bien. J’ai jamais été en dessous du top 5, mais c’était jamais assez. Ma psychiatre a voulu me retirer de l’école, elle sentait que j’en pouvais plus. Y’avait les abimes, et j’étais juste au bord. Donc je suis partie et j’ai fait l’école à distance de 16 à 18 ans. Pendant 2,5 années j’ai vu presque personne. Et la journée je faisais que bosser. J’aimais même pas ça, c’était juste un moyen d’arriver au jour d’après, de ne pas se faire engloutir par le monde. Faut continuer à avancer, lui montrer qu’on est là !
Comme je suis déterminée, j’abandonne rarement. Et tout s’est amélioré depuis l’uni. Au début j’avais cette appréhension de retourner voir des êtres humains. Puis je me suis fait des bons amis, ça m’a fait du bien d’être avec des gens que j’aime. Et je suis engagée au sein de deux associations. Je me sens utile et je ressens de la fierté. J’ai encore parfois la boule au ventre et des crises de panique, mais plus rarement. Ça m’empêche pas de faire plein de choses. Je m’occupe tellement que j’ai pas le temps de penser. C’est un bon antidote (rires) ! »
(Plainpalais)
Trouver une écoute et du soutien : une liste de ressources établie par la Ville de Genève, à la disposition des jeunes genevois-e-s pour obtenir un soutien dans de nombreux domaines. Cliquez ici
Partagez sur :
« Je me réveillais tous les matins avec une boule au ventre. J’avais tellement peur que j’étais physiquement malade. Soit je vomissais directement et je restais cloitrée à la maison, soit j’arrivais à trainer ça jusqu’à l’école. Souvent, je m’arrêtais devant le portail sans pouvoir bouger pendant quelques minutes. Et avec ça j’avais des crises de panique, l’impression de plus pouvoir respirer. Parfois je tremblais tellement que je tombais. Le vase était rempli H24, une goutte de stress et ça explosait.
À l’école, certains étaient très focus sur moi. Ils aimaient me faire du mal, me pousser contre les casiers. Ou du cyberharcèlement, des menaces de morts, des « va te suicider » etc. Comme j’ai pas une taille de mannequin, je pense que ça n’a pas dû aider… L’école était totalement aveugle. J’ai essayé d’en parler à un prof mais il me disait que j’exagérais. Le plus difficile c’était le manque de confiance de mes amis. Ils disaient aussi que j’exagérais, et j’ai fini par les croire et normaliser le harcèlement.
Avec mes parents c’était aussi compliqué. Pour eux, ce qui n’est pas parfait, n’est pas assez bien. J’ai jamais été en dessous du top 5, mais c’était jamais assez. Ma psychiatre a voulu me retirer de l’école, elle sentait que j’en pouvais plus. Y’avait les abimes, et j’étais juste au bord. Donc je suis partie et j’ai fait l’école à distance de 16 à 18 ans. Pendant 2,5 années j’ai vu presque personne. Et la journée je faisais que bosser. J’aimais même pas ça, c’était juste un moyen d’arriver au jour d’après, de ne pas se faire engloutir par le monde. Faut continuer à avancer, lui montrer qu’on est là !
Comme je suis déterminée, j’abandonne rarement. Et tout s’est amélioré depuis l’uni. Au début j’avais cette appréhension de retourner voir des êtres humains. Puis je me suis fait des bons amis, ça m’a fait du bien d’être avec des gens que j’aime. Et je suis engagée au sein de deux associations. Je me sens utile et je ressens de la fierté. J’ai encore parfois la boule au ventre et des crises de panique, mais plus rarement. Ça m’empêche pas de faire plein de choses. Je m’occupe tellement que j’ai pas le temps de penser. C’est un bon antidote (rires) ! »
(Plainpalais)
Trouver une écoute et du soutien : une liste de ressources établie par la Ville de Genève, à la disposition des jeunes genevois-e-s pour obtenir un soutien dans de nombreux domaines. Cliquez ici