
Partie 1/2
« Ce sont des gamins comme les autres. Mon rôle dans la maison c’était d’être un auxiliaire, alors j’aidais pour tout : les amener à l’école, faire les devoirs, je les amenais à la messe, toutes sortes de choses. C’étaient des lycéens comme les autres. C’est juste qu’ils sont nés par hasard dans une zone de guerre. Mais c’étaient des gamins ordinaires. Ils voulaient être sur Instagram, et avoir des copines, et toutes sortes de trucs.
Mais c’étaient des enfants-soldats. Ils ont déjà tué des personnes à mains nues. Alors on avait plein de protocoles de sécurité et tout. D’abord pour nous protéger. Parce qu’ils avaient aussi des problèmes de colère, et les troubles de stress post-traumatique étaient communs. J’avais un contrat d’un an mais ça a pris près de 4 mois à faire ce qu’ils appellent « acompañamiento ». On devait développer un certain niveau de confiance avec eux. C’était un des principes directeurs pour nous. Le pouvoir de la présence, ça s’appelait comme ça je crois. En gros juste être avec eux tout le temps. Parfois j’allais au travail et je restais simplement assis près d’eux à les écouter. Et j’ai dû apprendre leur espagnol, qui n’est pas le même espagnol que l’on parle à New York. C’est un espagnol hyper-super-rural-colombien-guérilléro. Je devais apprendre à les écouter, parler et développer un certain niveau de proximité.
Et je me souviens d’un Samedi, j’étais juste assis aves les gamins, on écoutait du vallenato, et l’un d’entre eux a commencé à raconter une histoire. Un membre du groupe avait essayé de déserter et ils l’ont attrapé. Le commandant est arrivé et ils l’ont regardé…ils ont forcé tout le monde à regarder…ils ont poussé un rocher sur le mec. Ça a giclé partout… Imagine voir ça quand t’as genre 14 ans. Imagine voir ça… Comment est-ce que tu arrives à être un gamin ordinaire après ça ? »
(Les Grottes | traduit de l’anglais)

Partie 2/2
« Beaucoup d’entre eux réussissent à continuer dans la vie, mais la quantité de violence qu’ils ont vue… seulement d’essayer de retourner à la vie civile c’est déjà beaucoup pour la plupart d’entre eux. Ils n’étaient jamais allés à l’université, n’ont jamais connu quelqu’un qui a été à l’école. Alors je les ai emmenés faire un tour des universités à Medellín. Une des étudiantes est tombée amoureuse du département des soins infirmiers. Parce qu’elle avait été infirmière sur le terrain, dans « el monte », elle avait certaines connaissances rudimentaires. Et maintenant elle étudie pour devenir infirmière. Elle se porte bien. Ça a été une des meilleures choses de toute mon expérience.
J’ai été partout, j’ai travaillé dans plein d’endroits différents, mais c’est clair que la Colombie… c’est ça qui m’a amené à Genève, c’est ça qui m’a amené à m’intéresser aux études sur le développement. Et c’est drôle, Juan Manuel Santos qui a gagné le prix Nobel de la paix en 2016 pour les accords de paix en Colombie, est venu l’autre jour à mon école et il a donné une conférence sur les accords de paix. Et je me suis dit « la boucle est bouclée [full circle] ! ». J’étais tellement heureux de l’entendre parler. Et au cours du premier mois de mon arrivée à Genève !
Je ne voulais pas rester dans cette bulle que sont les États-Unis. Je suis de New York, c’est une bulle. J’aurais pu étudier à Georgetown ou American à DC. Beaucoup de personnes me disaient « mais pourquoi est-ce que tu voudrais quitter New York ou DC ? ». Et c’est parce que je viens de là. Je ne veux pas étudier le monde depuis le point de vue des US. Je voulais… ne pas regarder les États-Unis depuis l’intérieur, mais depuis l’extérieur [outside-in]. »
(Les Grottes | traduit de l’anglais)

Partie 1/2
« Ce sont des gamins comme les autres. Mon rôle dans la maison c’était d’être un auxiliaire, alors j’aidais pour tout : les amener à l’école, faire les devoirs, je les amenais à la messe, toutes sortes de choses. C’étaient des lycéens comme les autres. C’est juste qu’ils sont nés par hasard dans une zone de guerre. Mais c’étaient des gamins ordinaires. Ils voulaient être sur Instagram, et avoir des copines, et toutes sortes de trucs.
Mais c’étaient des enfants-soldats. Ils ont déjà tué des personnes à mains nues. Alors on avait plein de protocoles de sécurité et tout. D’abord pour nous protéger. Parce qu’ils avaient aussi des problèmes de colère, et les troubles de stress post-traumatique étaient communs. J’avais un contrat d’un an mais ça a pris près de 4 mois à faire ce qu’ils appellent « acompañamiento ». On devait développer un certain niveau de confiance avec eux. C’était un des principes directeurs pour nous. Le pouvoir de la présence, ça s’appelait comme ça je crois. En gros juste être avec eux tout le temps. Parfois j’allais au travail et je restais simplement assis près d’eux à les écouter. Et j’ai dû apprendre leur espagnol, qui n’est pas le même espagnol que l’on parle à New York. C’est un espagnol hyper-super-rural-colombien-guérilléro. Je devais apprendre à les écouter, parler et développer un certain niveau de proximité.
Et je me souviens d’un Samedi, j’étais juste assis aves les gamins, on écoutait du vallenato, et l’un d’entre eux a commencé à raconter une histoire. Un membre du groupe avait essayé de déserter et ils l’ont attrapé. Le commandant est arrivé et ils l’ont regardé…ils ont forcé tout le monde à regarder…ils ont poussé un rocher sur le mec. Ça a giclé partout… Imagine voir ça quand t’as genre 14 ans. Imagine voir ça… Comment est-ce que tu arrives à être un gamin ordinaire après ça ? »
(Les Grottes | traduit de l’anglais)

Partie 1/2
« Ce sont des gamins comme les autres. Mon rôle dans la maison c’était d’être un auxiliaire, alors j’aidais pour tout : les amener à l’école, faire les devoirs, je les amenais à la messe, toutes sortes de choses. C’étaient des lycéens comme les autres. C’est juste qu’ils sont nés par hasard dans une zone de guerre. Mais c’étaient des gamins ordinaires. Ils voulaient être sur Instagram, et avoir des copines, et toutes sortes de trucs.
Mais c’étaient des enfants-soldats. Ils ont déjà tué des personnes à mains nues. Alors on avait plein de protocoles de sécurité et tout. D’abord pour nous protéger. Parce qu’ils avaient aussi des problèmes de colère, et les troubles de stress post-traumatique étaient communs. J’avais un contrat d’un an mais ça a pris près de 4 mois à faire ce qu’ils appellent « acompañamiento ». On devait développer un certain niveau de confiance avec eux. C’était un des principes directeurs pour nous. Le pouvoir de la présence, ça s’appelait comme ça je crois. En gros juste être avec eux tout le temps. Parfois j’allais au travail et je restais simplement assis près d’eux à les écouter. Et j’ai dû apprendre leur espagnol, qui n’est pas le même espagnol que l’on parle à New York. C’est un espagnol hyper-super-rural-colombien-guérilléro. Je devais apprendre à les écouter, parler et développer un certain niveau de proximité.
Et je me souviens d’un Samedi, j’étais juste assis aves les gamins, on écoutait du vallenato, et l’un d’entre eux a commencé à raconter une histoire. Un membre du groupe avait essayé de déserter et ils l’ont attrapé. Le commandant est arrivé et ils l’ont regardé…ils ont forcé tout le monde à regarder…ils ont poussé un rocher sur le mec. Ça a giclé partout… Imagine voir ça quand t’as genre 14 ans. Imagine voir ça… Comment est-ce que tu arrives à être un gamin ordinaire après ça ? »
(Les Grottes | traduit de l’anglais)
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Partie 1/2
« Ce sont des gamins comme les autres. Mon rôle dans la maison c’était d’être un auxiliaire, alors j’aidais pour tout : les amener à l’école, faire les devoirs, je les amenais à la messe, toutes sortes de choses. C’étaient des lycéens comme les autres. C’est juste qu’ils sont nés par hasard dans une zone de guerre. Mais c’étaient des gamins ordinaires. Ils voulaient être sur Instagram, et avoir des copines, et toutes sortes de trucs.
Mais c’étaient des enfants-soldats. Ils ont déjà tué des personnes à mains nues. Alors on avait plein de protocoles de sécurité et tout. D’abord pour nous protéger. Parce qu’ils avaient aussi des problèmes de colère, et les troubles de stress post-traumatique étaient communs. J’avais un contrat d’un an mais ça a pris près de 4 mois à faire ce qu’ils appellent « acompañamiento ». On devait développer un certain niveau de confiance avec eux. C’était un des principes directeurs pour nous. Le pouvoir de la présence, ça s’appelait comme ça je crois. En gros juste être avec eux tout le temps. Parfois j’allais au travail et je restais simplement assis près d’eux à les écouter. Et j’ai dû apprendre leur espagnol, qui n’est pas le même espagnol que l’on parle à New York. C’est un espagnol hyper-super-rural-colombien-guérilléro. Je devais apprendre à les écouter, parler et développer un certain niveau de proximité.
Et je me souviens d’un Samedi, j’étais juste assis aves les gamins, on écoutait du vallenato, et l’un d’entre eux a commencé à raconter une histoire. Un membre du groupe avait essayé de déserter et ils l’ont attrapé. Le commandant est arrivé et ils l’ont regardé…ils ont forcé tout le monde à regarder…ils ont poussé un rocher sur le mec. Ça a giclé partout… Imagine voir ça quand t’as genre 14 ans. Imagine voir ça… Comment est-ce que tu arrives à être un gamin ordinaire après ça ? »
(Les Grottes | traduit de l’anglais)

Partie 2/2
« Beaucoup d’entre eux réussissent à continuer dans la vie, mais la quantité de violence qu’ils ont vue… seulement d’essayer de retourner à la vie civile c’est déjà beaucoup pour la plupart d’entre eux. Ils n’étaient jamais allés à l’université, n’ont jamais connu quelqu’un qui a été à l’école. Alors je les ai emmenés faire un tour des universités à Medellín. Une des étudiantes est tombée amoureuse du département des soins infirmiers. Parce qu’elle avait été infirmière sur le terrain, dans « el monte », elle avait certaines connaissances rudimentaires. Et maintenant elle étudie pour devenir infirmière. Elle se porte bien. Ça a été une des meilleures choses de toute mon expérience.
J’ai été partout, j’ai travaillé dans plein d’endroits différents, mais c’est clair que la Colombie… c’est ça qui m’a amené à Genève, c’est ça qui m’a amené à m’intéresser aux études sur le développement. Et c’est drôle, Juan Manuel Santos qui a gagné le prix Nobel de la paix en 2016 pour les accords de paix en Colombie, est venu l’autre jour à mon école et il a donné une conférence sur les accords de paix. Et je me suis dit « la boucle est bouclée [full circle] ! ». J’étais tellement heureux de l’entendre parler. Et au cours du premier mois de mon arrivée à Genève !
Je ne voulais pas rester dans cette bulle que sont les États-Unis. Je suis de New York, c’est une bulle. J’aurais pu étudier à Georgetown ou American à DC. Beaucoup de personnes me disaient « mais pourquoi est-ce que tu voudrais quitter New York ou DC ? ». Et c’est parce que je viens de là. Je ne veux pas étudier le monde depuis le point de vue des US. Je voulais… ne pas regarder les États-Unis depuis l’intérieur, mais depuis l’extérieur [outside-in]. »
(Les Grottes | traduit de l’anglais)

Partie 1/2
« Ce sont des gamins comme les autres. Mon rôle dans la maison c’était d’être un auxiliaire, alors j’aidais pour tout : les amener à l’école, faire les devoirs, je les amenais à la messe, toutes sortes de choses. C’étaient des lycéens comme les autres. C’est juste qu’ils sont nés par hasard dans une zone de guerre. Mais c’étaient des gamins ordinaires. Ils voulaient être sur Instagram, et avoir des copines, et toutes sortes de trucs.
Mais c’étaient des enfants-soldats. Ils ont déjà tué des personnes à mains nues. Alors on avait plein de protocoles de sécurité et tout. D’abord pour nous protéger. Parce qu’ils avaient aussi des problèmes de colère, et les troubles de stress post-traumatique étaient communs. J’avais un contrat d’un an mais ça a pris près de 4 mois à faire ce qu’ils appellent « acompañamiento ». On devait développer un certain niveau de confiance avec eux. C’était un des principes directeurs pour nous. Le pouvoir de la présence, ça s’appelait comme ça je crois. En gros juste être avec eux tout le temps. Parfois j’allais au travail et je restais simplement assis près d’eux à les écouter. Et j’ai dû apprendre leur espagnol, qui n’est pas le même espagnol que l’on parle à New York. C’est un espagnol hyper-super-rural-colombien-guérilléro. Je devais apprendre à les écouter, parler et développer un certain niveau de proximité.
Et je me souviens d’un Samedi, j’étais juste assis aves les gamins, on écoutait du vallenato, et l’un d’entre eux a commencé à raconter une histoire. Un membre du groupe avait essayé de déserter et ils l’ont attrapé. Le commandant est arrivé et ils l’ont regardé…ils ont forcé tout le monde à regarder…ils ont poussé un rocher sur le mec. Ça a giclé partout… Imagine voir ça quand t’as genre 14 ans. Imagine voir ça… Comment est-ce que tu arrives à être un gamin ordinaire après ça ? »
(Les Grottes | traduit de l’anglais)

Partie 1/2
« Ce sont des gamins comme les autres. Mon rôle dans la maison c’était d’être un auxiliaire, alors j’aidais pour tout : les amener à l’école, faire les devoirs, je les amenais à la messe, toutes sortes de choses. C’étaient des lycéens comme les autres. C’est juste qu’ils sont nés par hasard dans une zone de guerre. Mais c’étaient des gamins ordinaires. Ils voulaient être sur Instagram, et avoir des copines, et toutes sortes de trucs.
Mais c’étaient des enfants-soldats. Ils ont déjà tué des personnes à mains nues. Alors on avait plein de protocoles de sécurité et tout. D’abord pour nous protéger. Parce qu’ils avaient aussi des problèmes de colère, et les troubles de stress post-traumatique étaient communs. J’avais un contrat d’un an mais ça a pris près de 4 mois à faire ce qu’ils appellent « acompañamiento ». On devait développer un certain niveau de confiance avec eux. C’était un des principes directeurs pour nous. Le pouvoir de la présence, ça s’appelait comme ça je crois. En gros juste être avec eux tout le temps. Parfois j’allais au travail et je restais simplement assis près d’eux à les écouter. Et j’ai dû apprendre leur espagnol, qui n’est pas le même espagnol que l’on parle à New York. C’est un espagnol hyper-super-rural-colombien-guérilléro. Je devais apprendre à les écouter, parler et développer un certain niveau de proximité.
Et je me souviens d’un Samedi, j’étais juste assis aves les gamins, on écoutait du vallenato, et l’un d’entre eux a commencé à raconter une histoire. Un membre du groupe avait essayé de déserter et ils l’ont attrapé. Le commandant est arrivé et ils l’ont regardé…ils ont forcé tout le monde à regarder…ils ont poussé un rocher sur le mec. Ça a giclé partout… Imagine voir ça quand t’as genre 14 ans. Imagine voir ça… Comment est-ce que tu arrives à être un gamin ordinaire après ça ? »
(Les Grottes | traduit de l’anglais)