« Je suis biologiste, spécialiséx dans les lymphocytes T. Je suis tombéx complètement amoureuxse de l’immunologie dès le premier cours. Ça me procure une joie d’ordre supérieur. Je suis fascinéx par sa simplicité et sa complexité à la fois. Je me sens comme un enfant dans une chasse au trésor. Et on se sent tellement bien quand on fait une découverte scientifique. Ça m’est arrivé une fois, et à ce moment-là j’étais la seule personne au monde à détenir cette connaissance !

La science c’est pour tout le monde… mais pas pour les personnes queer. Selon l’institution, un vrai scientifique est un homme très viril, car eux seuls sont capables de penser à un niveau supérieur (rires) ! Je suivais un cours d’écologie et on devait aller sur le terrain. Les gens portent généralement des affreuses chaussures marron et un pantalon cargo. Impossible pour moi ! Alors je suis venux en leggings et en bottes à talons. J’ai accompli tout le travail mais j’ai quand même eu droit à ce regard au vitriol qui semblait dire que je n’étais pas adaptéx pour ce type d’activité. Alors je me suis demandéx : est-ce que c’est vraiment pour moi ? J’ai vraiment dû me battre pour tenir le coup. 

Je n’ai jamais rencontré de scientifique comme moi, de scientifique queer. Quand les gens me voient, ils pensent souvent que je travaille dans la mode. Puis vient leur choc : « Mon dieu ! Je suis tellement surpris ! » Une fois, je me promenais à New York et un groupe d’hommes m’a demandé : « C’est combien ? » Récemment à Genève, j’attendais un ami aux Pâquis et une prostituée m’a dit :  » Hey, c’est mon coin ici ! » Les gens pensent aussi souvent ça de moi…

Mais les choses sont en train de changer et c’est magnifique. J’ai vu les femmes se battre pour leur place à la table de la science. Ça m’a inspiréx et je me suis dit : peut-être que je peux le faire aussi. Je veux aider à faire tomber ces barrières et je veux être visible pour les jeunes. Parce qu’il y a beaucoup d’adolescent·e·x·s queer qui ont le sentiment de ne pas avoir de place à cette table. Je veux leur montrer que tant que vous faites le travail, vous avez non seulement une place, mais vous y êtes les bienvenu·e·x·s. »

(Rue de Carouge | traduite de l’anglais)

Publié le: 31 janvier 2022

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« Je suis biologiste, spécialiséx dans les lymphocytes T. Je suis tombéx complètement amoureuxse de l’immunologie dès le premier cours. Ça me procure une joie d’ordre supérieur. Je suis fascinéx par sa simplicité et sa complexité à la fois. Je me sens comme un enfant dans une chasse au trésor. Et on se sent tellement bien quand on fait une découverte scientifique. Ça m’est arrivé une fois, et à ce moment-là j’étais la seule personne au monde à détenir cette connaissance !

La science c’est pour tout le monde… mais pas pour les personnes queer. Selon l’institution, un vrai scientifique est un homme très viril, car eux seuls sont capables de penser à un niveau supérieur (rires) ! Je suivais un cours d’écologie et on devait aller sur le terrain. Les gens portent généralement des affreuses chaussures marron et un pantalon cargo. Impossible pour moi ! Alors je suis venux en leggings et en bottes à talons. J’ai accompli tout le travail mais j’ai quand même eu droit à ce regard au vitriol qui semblait dire que je n’étais pas adaptéx pour ce type d’activité. Alors je me suis demandéx : est-ce que c’est vraiment pour moi ? J’ai vraiment dû me battre pour tenir le coup. 

Je n’ai jamais rencontré de scientifique comme moi, de scientifique queer. Quand les gens me voient, ils pensent souvent que je travaille dans la mode. Puis vient leur choc : « Mon dieu ! Je suis tellement surpris ! » Une fois, je me promenais à New York et un groupe d’hommes m’a demandé : « C’est combien ? » Récemment à Genève, j’attendais un ami aux Pâquis et une prostituée m’a dit :  » Hey, c’est mon coin ici ! » Les gens pensent aussi souvent ça de moi…

Mais les choses sont en train de changer et c’est magnifique. J’ai vu les femmes se battre pour leur place à la table de la science. Ça m’a inspiréx et je me suis dit : peut-être que je peux le faire aussi. Je veux aider à faire tomber ces barrières et je veux être visible pour les jeunes. Parce qu’il y a beaucoup d’adolescent·e·x·s queer qui ont le sentiment de ne pas avoir de place à cette table. Je veux leur montrer que tant que vous faites le travail, vous avez non seulement une place, mais vous y êtes les bienvenu·e·x·s. »

(Rue de Carouge | traduite de l’anglais)

Publié le: 31 janvier 2022

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