« J’ai une maladie auto-immune de peau, l’eczéma atopique. L’eczéma dans la tête des gens c’est : « ah ouais, moi aussi j’ai des petites plaques, ça me gratte de temps en temps. » Mais là c’est vraiment handicapant, ça dégrade la qualité de vie à fond. C’est comme si tout ton corps te gratte intensément, il brûle, il surchauffe. Tu peux te gratter jusqu’au sang. Ça m’arrive de pas dormir jusqu’à 8 h du mat’, de me retourner, de me gratter, d’avoir chaud, de dormir avec des glaçons.
Ça change ton humeur, ta vie sociale, sexuelle, professionnelle. Ça impacte vraiment tout. C’est vraiment une maladie difficile, parce que justement tu as plus envie de voir personne, tu t’isoles, et au final c’est un cercle vicieux. Y’a des gens qui perdent tout contact avec les autres. C’est aussi quelque chose très lié à l’apparence. Parce que tu vois que ta peau est moche. Tu te sens pas bien, personne peut te toucher. C’est aussi le fait que les autres connaissent pas cette maladie et que t’as besoin d’expliquer pourquoi t’as le visage tout rouge ou pourquoi tu pèles. Les gens ils sont là : « ah mais t’inquiète pas c’est rien, arrête de te gratter juste, moi aussi ça me gratte des fois. » Mais c’est pas pareil !
Même si je suis née avec ça, j’ai quand même trop du mal à l’accepter. Et y’a pas de remède pour l’instant. Y’a des traitements hyper chers, des injections que je fais. Ça enlève un peu l’eczéma mais après t’as plein d’effets secondaires. Moi, ça m’a bousillé les reins. Je pense que c’est aussi lié mon hypersensibilité à tout. La peau c’est vraiment ton contact avec le monde, c’est ce qui a entre le monde et toi. Et moi j’avais beaucoup de mal à avoir ce contact, j’arrivais pas à trouver ma juste limite avec les autres. Je pense que c’est vraiment ça aussi qui me détermine en tant qu’être. Sans l’eczéma je pense pas que je serais pareille. J’ai appris à avoir du courage. C’est tellement difficile mentalement. »
(Servette)
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« J’ai une maladie auto-immune de peau, l’eczéma atopique. L’eczéma dans la tête des gens c’est : « ah ouais, moi aussi j’ai des petites plaques, ça me gratte de temps en temps. » Mais là c’est vraiment handicapant, ça dégrade la qualité de vie à fond. C’est comme si tout ton corps te gratte intensément, il brûle, il surchauffe. Tu peux te gratter jusqu’au sang. Ça m’arrive de pas dormir jusqu’à 8 h du mat’, de me retourner, de me gratter, d’avoir chaud, de dormir avec des glaçons.
Ça change ton humeur, ta vie sociale, sexuelle, professionnelle. Ça impacte vraiment tout. C’est vraiment une maladie difficile, parce que justement tu as plus envie de voir personne, tu t’isoles, et au final c’est un cercle vicieux. Y’a des gens qui perdent tout contact avec les autres. C’est aussi quelque chose très lié à l’apparence. Parce que tu vois que ta peau est moche. Tu te sens pas bien, personne peut te toucher. C’est aussi le fait que les autres connaissent pas cette maladie et que t’as besoin d’expliquer pourquoi t’as le visage tout rouge ou pourquoi tu pèles. Les gens ils sont là : « ah mais t’inquiète pas c’est rien, arrête de te gratter juste, moi aussi ça me gratte des fois. » Mais c’est pas pareil !
Même si je suis née avec ça, j’ai quand même trop du mal à l’accepter. Et y’a pas de remède pour l’instant. Y’a des traitements hyper chers, des injections que je fais. Ça enlève un peu l’eczéma mais après t’as plein d’effets secondaires. Moi, ça m’a bousillé les reins. Je pense que c’est aussi lié mon hypersensibilité à tout. La peau c’est vraiment ton contact avec le monde, c’est ce qui a entre le monde et toi. Et moi j’avais beaucoup de mal à avoir ce contact, j’arrivais pas à trouver ma juste limite avec les autres. Je pense que c’est vraiment ça aussi qui me détermine en tant qu’être. Sans l’eczéma je pense pas que je serais pareille. J’ai appris à avoir du courage. C’est tellement difficile mentalement. »
(Servette)