« J’étais vraiment le gars « bullied » pendant toute la fin de la primaire et tout le cycle. J’avais l’impression de pas avoir d’amis, ou qu’ils assumaient pas de trainer avec moi parce qu’ils allaient se faire emmerder. Pas mal de gens m’en voulaient, et je savais pas pourquoi. Dès qu’il y avait une vanne à faire c’était sur moi. C’était une période qui était assez rude pour le coup. Mais en entrant au collège je me suis fait un groupe de potes avec que des gens que je connaissais pas avant. Et de passer tout à coup à ce groupe de potes hyper bienveillants, je me suis rendu compte « putain, mais si tout le monde était comme ça y’aurait personne qui se fait emmerder et qui a des pensées noires. »

Même dans notre groupe y’avait plein d’autres personnes qui s’étaient fait emmerder, qui avaient des pensées suicidaires, de dépression, etc. Ça sort en soirée, ça surgit sous l’alcool, l’émotion. Et clairement, la dépression et le suicide on est sur des taux énormes dans notre génération. Moi j’en ai connu beaucoup. J’ai été plusieurs fois à l’hôpital, l’aile psychiatrique, juste parce que tu connais des gens qui sont là-bas et qui sont en détresse. Ça c’est pas normal… c’est devenu habituel mais c’est pas normal. Quand tu vois quelqu’un qui est dans cette situation, maintenant je tilte. T’as envie d’aider tout de suite, de réussir à doucement et le plus chaleureusement possible l’empêcher de se mettre en danger.

Aujourd’hui on n’a pas du tout d’éducation spirituelle. On ne sait pas comment se gérer nous-mêmes, gérer nos émotions, toutes les questions qu’on se pose à l’âge de l’adolescence. On n’a aucun élément de réponse, ou de guide, c’est jamais abordé à l’école ou nulle part ailleurs. Et en fait les seuls endroits où on peut retrouver ça c’est dans l’art, et encore plus dans la fiction. Quand y’a un personnage qui vit ces trucs-là, tu peux t’identifier, tu peux te reconnaître, et… ça peut te sauver en fait. Ça peut montrer que ouais, c’est universel ce que tu vis, t’es pas tout seul en fait. Parce que l’idée d’être seul là-dedans c’est la pire chose. Donc non, t’es pas seul, tout le monde vit ça. Mon personnage il vit ça, mais mon personnage c’est tout le monde. »

(MEG, Jonction)

 

«Où que tu sois, on entend ton appel» – Unique en Suisse, MALATAVIE est destiné aux jeunes de 12 à 25 ans qui ont des idées suicidaires ou ressentent un mal-être. Pour plus d’info: malatavie.ch

Publié le: 4 novembre 2020

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« J’étais vraiment le gars « bullied » pendant toute la fin de la primaire et tout le cycle. J’avais l’impression de pas avoir d’amis, ou qu’ils assumaient pas de trainer avec moi parce qu’ils allaient se faire emmerder. Pas mal de gens m’en voulaient, et je savais pas pourquoi. Dès qu’il y avait une vanne à faire c’était sur moi. C’était une période qui était assez rude pour le coup. Mais en entrant au collège je me suis fait un groupe de potes avec que des gens que je connaissais pas avant. Et de passer tout à coup à ce groupe de potes hyper bienveillants, je me suis rendu compte « putain, mais si tout le monde était comme ça y’aurait personne qui se fait emmerder et qui a des pensées noires. »

Même dans notre groupe y’avait plein d’autres personnes qui s’étaient fait emmerder, qui avaient des pensées suicidaires, de dépression, etc. Ça sort en soirée, ça surgit sous l’alcool, l’émotion. Et clairement, la dépression et le suicide on est sur des taux énormes dans notre génération. Moi j’en ai connu beaucoup. J’ai été plusieurs fois à l’hôpital, l’aile psychiatrique, juste parce que tu connais des gens qui sont là-bas et qui sont en détresse. Ça c’est pas normal… c’est devenu habituel mais c’est pas normal. Quand tu vois quelqu’un qui est dans cette situation, maintenant je tilte. T’as envie d’aider tout de suite, de réussir à doucement et le plus chaleureusement possible l’empêcher de se mettre en danger.

Aujourd’hui on n’a pas du tout d’éducation spirituelle. On ne sait pas comment se gérer nous-mêmes, gérer nos émotions, toutes les questions qu’on se pose à l’âge de l’adolescence. On n’a aucun élément de réponse, ou de guide, c’est jamais abordé à l’école ou nulle part ailleurs. Et en fait les seuls endroits où on peut retrouver ça c’est dans l’art, et encore plus dans la fiction. Quand y’a un personnage qui vit ces trucs-là, tu peux t’identifier, tu peux te reconnaître, et… ça peut te sauver en fait. Ça peut montrer que ouais, c’est universel ce que tu vis, t’es pas tout seul en fait. Parce que l’idée d’être seul là-dedans c’est la pire chose. Donc non, t’es pas seul, tout le monde vit ça. Mon personnage il vit ça, mais mon personnage c’est tout le monde. »

(MEG, Jonction)

 

«Où que tu sois, on entend ton appel» – Unique en Suisse, MALATAVIE est destiné aux jeunes de 12 à 25 ans qui ont des idées suicidaires ou ressentent un mal-être. Pour plus d’info: malatavie.ch

Publié le: 4 novembre 2020

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