« J’ai toujours été d’une nature fragile, depuis que je suis adolescente. J’ai fait des bêtises, pris des médicaments… plutôt des appels au secours on va dire. L’école… c’était un cauchemar. Tout. Les études, les camarades qui m’aimaient pas. Comme les enfants peuvent être cruels… Quand j’avais 13 ans, 5 filles de ma classe s’en étaient prises à moi. Elles m’ont tabassée dans le bus. Allez savoir, je sais pas, elles m’aimaient pas.

Je suis assez réservée comme personne, je parle pas beaucoup, et souvent ça peut passer pour quelque chose de bizarre. J’ai pas beaucoup d’amis. Je pourrais dire que j’en ai une. Les gens veulent pas être amis avec moi. Surtout les femmes, elles m’aiment pas du tout. J’essaie mais… Je sais pas. C’est comme ça, j’ai l’habitude. Et ma famille, étant tout à fait consciente de ça, elle pensait qu’un chien me ferait du bien pour m’accompagner dans ma fragilité. Elle s’appelle Robin. C’est ma meilleure amie. Parce que si elle était pas là… je sais pas si je serais là non plus.

Elle est arrivée dans une période de ma vie où je suis tombée malade. J’ai une sclérose en plaques. Ça fera 2 ans le 23 novembre. Le truc le plus difficile c’est la fatigue. Donc c’est aussi grâce à Robin que je suis obligée de sortir, de me promener. Juste après j’ai rencontré mon mari ! En sortant de l’hôpital, un jour il m’a demandé si on pouvait boire un café, puis je disais tout le temps non. Puis un jour j’ai dit « ok, juste un café ». 10 jours après il emménageait chez moi ! Ce qui était incroyable, parce qu’avant j’étais vraiment très, très solitaire. Puis lui il est entré dans ma vie comme un cheveu sur la soupe ! Je m’y attendais mais alors… pas du tout ! J’avais fait une croix sur les hommes. Je m’étais dit « c’est fini, j’arrête les frais. » Et lui, boum ! Il est tombé de là-haut, j’ai rien compris ! Ça c’est aussi grâce à Robin parce qu’il aime beaucoup les bouledogues !

Chaque fois que j’y pense je me dis que… encore une fois j’ai eu de la chance. Je sais que la maladie est là, avec moi, mais j’essaie de l’accepter comme elle est. Je vais pas m’apitoyer sur mon sort. J’ai ma famille, je suis reconnaissante d’avoir tout ce qu’il faut pour tenir le coup. »

(Quai Gustave-Ador)

Publié le: 12 novembre 2020

Partagez sur :

« J’ai toujours été d’une nature fragile, depuis que je suis adolescente. J’ai fait des bêtises, pris des médicaments… plutôt des appels au secours on va dire. L’école… c’était un cauchemar. Tout. Les études, les camarades qui m’aimaient pas. Comme les enfants peuvent être cruels… Quand j’avais 13 ans, 5 filles de ma classe s’en étaient prises à moi. Elles m’ont tabassée dans le bus. Allez savoir, je sais pas, elles m’aimaient pas.

Je suis assez réservée comme personne, je parle pas beaucoup, et souvent ça peut passer pour quelque chose de bizarre. J’ai pas beaucoup d’amis. Je pourrais dire que j’en ai une. Les gens veulent pas être amis avec moi. Surtout les femmes, elles m’aiment pas du tout. J’essaie mais… Je sais pas. C’est comme ça, j’ai l’habitude. Et ma famille, étant tout à fait consciente de ça, elle pensait qu’un chien me ferait du bien pour m’accompagner dans ma fragilité. Elle s’appelle Robin. C’est ma meilleure amie. Parce que si elle était pas là… je sais pas si je serais là non plus.

Elle est arrivée dans une période de ma vie où je suis tombée malade. J’ai une sclérose en plaques. Ça fera 2 ans le 23 novembre. Le truc le plus difficile c’est la fatigue. Donc c’est aussi grâce à Robin que je suis obligée de sortir, de me promener. Juste après j’ai rencontré mon mari ! En sortant de l’hôpital, un jour il m’a demandé si on pouvait boire un café, puis je disais tout le temps non. Puis un jour j’ai dit « ok, juste un café ». 10 jours après il emménageait chez moi ! Ce qui était incroyable, parce qu’avant j’étais vraiment très, très solitaire. Puis lui il est entré dans ma vie comme un cheveu sur la soupe ! Je m’y attendais mais alors… pas du tout ! J’avais fait une croix sur les hommes. Je m’étais dit « c’est fini, j’arrête les frais. » Et lui, boum ! Il est tombé de là-haut, j’ai rien compris ! Ça c’est aussi grâce à Robin parce qu’il aime beaucoup les bouledogues !

Chaque fois que j’y pense je me dis que… encore une fois j’ai eu de la chance. Je sais que la maladie est là, avec moi, mais j’essaie de l’accepter comme elle est. Je vais pas m’apitoyer sur mon sort. J’ai ma famille, je suis reconnaissante d’avoir tout ce qu’il faut pour tenir le coup. »

(Quai Gustave-Ador)

Publié le: 12 novembre 2020

Partagez sur :