« Je suis venu ici à mes 20 ans de la Macédoine. Dans le temps c’était encore la Yougoslavie. J’étais étudiant, je suis venu pour 3 mois ici. Après j’ai terminé mes études en Yougoslavie, mais elles n’étaient pas reconnues ici, car ça n’était pas la même langue, le même diplôme etc. Si je suis revenu vivre ici c’était juste pour améliorer ma situation économique tout en pensant qu’après je retournerais en Yougoslavie. Mais avec le temps, les enfants ils naissent là, ils grandissent là, ils se forment là. Et si vous leur dites : « écoutez, papa il vient de ce pays là-bas », ils vont te répondre « moi là-bas personne me connaît, moi je suis né ici ».
Je connais une famille d’Italie, de Napoli. Le gars il a économisé comme moi toute sa vie, et il a fait là-bas une petite maisonnette pour que ses enfants puissent y retourner. Ses enfants ont grandi à Genève, et ils ont fait leur vie ici. Un jour il me dit : « j’ai fait une grosse connerie ! Tout ce que j’ai économisé, et mes enfants ils disent: mais où est la maison de papa ? Toutes mes économies pendant 40 ans que j’ai mises dans cette maison et eux ils me disent : mais nous on est à Genève ! » Et finalement lui il va et il vient, mais ses enfants ils se développent ici.
La Macédoine me manque toujours. Parce qu’un homme, naturellement, là où il a fait ses premiers pas, cette terre-là elle l’attire à vie. À moi elle m’attire à vie. Il y a l’amour de la terre, et l’amour de l’endroit où je jouais des matchs, où j’allais en classe, où je jouais avec mes amis de l’école, où je me promenais avec mes parents. Ça me fait plaisir d’y retourner et d’y marcher. Mais si moi je retourne en Yougoslavie, un jeune qui a grandi là-bas il n’a rien en commun avec moi non plus. »
(Rue de la Corraterie)
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« Je suis venu ici à mes 20 ans de la Macédoine. Dans le temps c’était encore la Yougoslavie. J’étais étudiant, je suis venu pour 3 mois ici. Après j’ai terminé mes études en Yougoslavie, mais elles n’étaient pas reconnues ici, car ça n’était pas la même langue, le même diplôme etc. Si je suis revenu vivre ici c’était juste pour améliorer ma situation économique tout en pensant qu’après je retournerais en Yougoslavie. Mais avec le temps, les enfants ils naissent là, ils grandissent là, ils se forment là. Et si vous leur dites : « écoutez, papa il vient de ce pays là-bas », ils vont te répondre « moi là-bas personne me connaît, moi je suis né ici ».
Je connais une famille d’Italie, de Napoli. Le gars il a économisé comme moi toute sa vie, et il a fait là-bas une petite maisonnette pour que ses enfants puissent y retourner. Ses enfants ont grandi à Genève, et ils ont fait leur vie ici. Un jour il me dit : « j’ai fait une grosse connerie ! Tout ce que j’ai économisé, et mes enfants ils disent: mais où est la maison de papa ? Toutes mes économies pendant 40 ans que j’ai mises dans cette maison et eux ils me disent : mais nous on est à Genève ! » Et finalement lui il va et il vient, mais ses enfants ils se développent ici.
La Macédoine me manque toujours. Parce qu’un homme, naturellement, là où il a fait ses premiers pas, cette terre-là elle l’attire à vie. À moi elle m’attire à vie. Il y a l’amour de la terre, et l’amour de l’endroit où je jouais des matchs, où j’allais en classe, où je jouais avec mes amis de l’école, où je me promenais avec mes parents. Ça me fait plaisir d’y retourner et d’y marcher. Mais si moi je retourne en Yougoslavie, un jeune qui a grandi là-bas il n’a rien en commun avec moi non plus. »
(Rue de la Corraterie)